La boisson était de trop
Rendez-vous paranormal
Quelques mois après notre rencontre, Johanne et moi sommes invités chez une cousine pour fêter la Saint-Jean Baptiste. Mis à part la famille immédiate de Johanne, c’est-à-dire son père, sa mère, sa sœur et son beau-frère, je ne connaissais personne d’autre de sa famille.
On se rend donc chez Brigitte. Comme on doit apporter nos breuvages, j’arrive sur place avec une caisse de 24. Je n’ai pas d’idées préconçu dans la tête, mais malgré moi, je pense leurs montrer le pire côté de ma personnalité. De cette façon, s’ils m’acceptent comme tel, je n’aurai aucune misère à me faire admettre par la suite. Dans mon geste, il y a peut-être l’idée de provocation envers Johanne et sa famille. Je ne comprends pas trop les raisons précises qui me font boire, mais je bois. Je bois au point de laisser mon véhicule sur place et je reviens avec Johanne à Montréal.
Arrivés dans notre stationnement, on jase dans l’auto de choses et d’autres avant d’entrer dans l’appartement et Wilfrid, son père, frappe dans la vitre pour demander à Johanne si elle a besoin d’aide pour me déplacer jusqu’au logement. Plutôt que de me juger, Wilfrid laisse la chance au coureur et offre son aide qui heureusement n’est pas nécessaire. Une belle note de sagesse de sa part.
Le lendemain
C’est après une bonne nuit de sommeil que je me retrouve, face à Johanne, une tasse de café à la main. Je ne suis pas trop fier de moi, mais j’ai besoin de connaître la réaction de ma blonde vis-à-vis la soirée d’hier.
Robert: Comment t’as trouvé la soirée hier?
Johanne: Très bien, j’ai eu beaucoup de plaisir
R: T’as rien à me dire ce matin?
J: Comme quoi?
R: Tu ne trouves pas que j’ai trop bu?
J: Est-ce que tu t’es amusé?
R: Oui, j’ai eu du plaisir
J: C’est tout ce qui compte. Tu sais Robert, si tu as besoin de boire comme cela pour t’amuser, je n’ai rien contre. Il faut cependant que tu saches que si la boisson vient à me déranger, je n’essayerai jamais de te changer. Je me tasserai tout simplement.
Leçon
Je venais de recevoir une belle leçon. D’abord Wilfrid qui, contrairement à la majorité, ne m’a jamais jugé et ensuite Johanne qui comprend qu’elle doit me laisser vivre sans me contrôler ou essayer de me changer. J’avais comme un besoin de provoquer, un besoin de leurs faires comprendre qui j’étais, alors que je ne le savais pas moi-même.
Cette fête chez Brigitte fût le début d’une découverte extraordinaire. Je commençais à comprendre que j’en étais rendu à apprendre à mieux me connaître, à savoir qui j’étais et ce que j’attendais de ma personne. Toute ma vie, je laissais ma place à qui voulait bien la prendre. Je laissais mes opinions importantes au rancart. La boisson prenait la place que je voulais bien lui laisser prendre, jusqu’au jour où Maman, en transe avec Johanne, me lança ces quelques mots: «Contrairement à ce que tu penses Robert, tu ne l’as pas cette maladie là (alcoolisme), arrête de te le faire accroire».
Nous sommes sur la terre pour évoluer, alors j’évolue.
Merci Johanne, merci Wilfrid, merci Maman, merci la vie.
Helene
Merci pour cette reflection
Lisette
C’est un sujet délicat, une cuite de temps à autre, faut bien s’amuser. C’est lorsque ça devient un mode de vie, ou une dépendance quotidienne, ou ça scrappe ta vie et celle de tes proches là c’est une autre histoire, mais il y a des endroits pour se faire aider. Mais on ne peut contrôler la vie des autres chacun doit prendre en main sa vie et on a tous quelque chose à travailler sur soi-même alors point de jugement. On peut avoir du plaisir à prendre un coup mais si ça prend absolument un coup pour avoir du plaisir hum! J’pense pas ce n’est pas pour moi. A chacun de voir
Gina Gagnon
Merci la vie 🙂 Johanne 🙂 , Robert merci pour le partager.
Gina St-gelais
Belle leçon de vie, merci de ce partage
Anne
wow , quelle belle leçon de vie ,Le non-jugement . La Franchise . 2 qualités importantes dans un couple … merci Robert pour ces partages à chaque semaine 🙂
Robert
Merci Anne
André
Très beau texte Robert! Il provoque une grande réflexion. Pour ma part, j’ai toujours pensé que certains mangent leurs émotions et d’autres les boivent afin de remplir un grand vide de différentes choses. Je vais continuer à y réfléchir et merci beaucoup pour ce beau témoignage!
Robert
Merci André
Colette Cusson
Bonjour Robert, trop de gens jugent ou essaient de changer les autres. Je trouve ce témoignage extraordinaire mais il ne fait malheureusement pas l’unanimité. On est dans une société ou le jugement est omniprésent, et je crois que ça empêche l’évolution des individus qui ne peuvent pas se réaliser pleinement.
Beau témoignage et belle leçon de vie
Merci Robert
Robert
Vous avez bien raison Colette. Merci pour votre témoignage.
Nathalie Comtois
Ce blog tombe a pic se matin…j’ai pris conscience ce weekends que nous avons tous un plan de vie et que nous ne pourrons pas changer les gens autour de nous…donc c’est à nous d’établir nos limites et que si ça devient un problème c’est à nous à nous tasser…ce blog vient confirmer ce que je pensais…Merci☺
Robert
Tant mieux si mon expérience peut servir quelqu’un.
Henriette
Merci.
Carole
Wow Robert, tu fais vraiment réfléchir avec la place qu’on veut bien prendre et celle qu’on donne, ou qu’on laisse prendre, et ce qu’on s’impose! C’est très agréable de te lire une belle initiative, bravo!
Carole
Robert
merci Carole
Marc Garneau
Bonjour Robert, tu parles d’évolution et je pense que c’est un des principaux enjeux de la société actuellement. Évoluer dans la conscience, individuellement et comme groupe.
Ces jours-ci, on peut le voir, entre autres, dans le discours politique la polarisation des opinions et le manque de recul.
La société doit évoluer spirituellement, non pas dans un dogme religieux, mais dans une spiritualité connectée afin de vivre et grandir consciemment vivre en fonction du vécu et des expériences.
Merci pour tes textes, la société doit lire des expériences comme l’apparition de ta mère au pied du lit de ton enfant. Si on apprenait jeune que nous revenons à la vie pour expérimenter et grandir comme âme, l’expérience de la vie serait pour la société, beaucoup plus bénéfique.
Personnellement nous avons chacun notre chemin … notre société a aussi la sienne.
Merci à vous de nous aider à grandir !!
Marc
Robert
Merci pour le beau témoignage Marc