Mon histoire : J’ai vu le jour dans la petite ville de Matane, aux abords de la Gaspésie, à la fin de l’année 1963. Je suis la cadette d’une famille de deux enfants, deux filles. Mes parents m’ont enseigné le respect et l’amour. Ma mère est l’aînée d’une famille de 18 enfants et mon père, l’aîné d’une famille de 13 enfants. J’ai été élevé dans l’amour, le respect et l’harmonie. J’ai grandi avec la religion catholique. À l’âge de 3 ans et demi, mes parents décidèrent de déménager à Montréal, pour améliorer leur avenir et le nôtre. J’ai vécu mon enfance, ma jeunesse et une partie de ma vie adulte à Montréal.
À l’âge de 7 ans, j’ai vécu mon premier voyage astral, ce fut un évènement très intense. J’étais en deuxième année et un bon matin du mois de mai, la directrice de l’école me convoqua à son bureau. Comme j’avais l’habitude d’être demandé pour effectuer quelques tâches, je me précipitai. Arrivée devant la porte de son bureau qui était entrebâillée, j’aperçu deux policiers. Je ne comprenais pas ce qui arrivait. La directrice me fit un signe de la main pour que j’entre dans la pièce. Les policiers me regardaient d’un air sérieux mais pas sévère, je dirais plutôt un air d’empathie. La directrice me demanda de m’asseoir, ce que je fis sans discuter. Elle me regarda droit dans les yeux et me demanda :
« Johanne sais-tu pourquoi je t’ai convoqué ? » « NON » lui répondis-je. Elle poursuivi : « As-tu vue Sophie (non fictif) aujourd’hui ? » Je lui répondis :
« NON »
« Et bien Sophie est en classe aujourd’hui et non dans un hôpital comme tu le prétends depuis trois semaines. »
Soudain c’est comme si le sol venait de se rompre sous mes pieds. La pièce s’est mise à tourner et je sentais mon cœur battre à 2000 tours. Je me suis mise à pleurer et j’ai regardé les policiers. La directrice reprit :
« Les policiers vont te ramener à la maison, chez ta grand-mère maternelle où ta mère t’attend. »
Je ne savais plus quoi faire. Je ne savais plus si je devais me lever ou rester assise. J’étais très confuse. Les policiers m’escortèrent jusqu’à l’auto patrouille. Un policier s’assoya avec moi sur le siège arrière de l’auto patrouille et durant le chemin personne ne prononça un mot, même pas un soupir, rien du tout. Lorsque nous sommes arrivés chez moi, ma mère nous attendait au pas de la porte. J’allais retrouver ma grand-mère maternelle qui m’attendait en haut, pendant que ma mère discutait avec les policiers. Une fois les policiers partis, ma mère vint nous rejoindre. Elle me demanda de venir prêt d’elle car elle avait à me parler. J’obéis. Et elle m’expliqua que je ne devais pas parler de ces choses avec des étrangés. Tu peux en parler avec nous et avec tes oncles et tantes, mais pas avec les étrangers, car ils ne comprennent pas. Ma mère me prit dans ses bras et me calma. Je n’étais pas folle. Sophie avait vraiment essayé de se pendre dans notre casier et elle avait raté son coup car je l’avais découvert. J’étais la seule qui avait le droit d’aller à l’hôpital car je pouvais la faire sourire. Sophie était très malheureuse mais je ne savais pas pourquoi. En fait, j’étais convaincue d’avoir vécu cet évènement. Maman en parla à mon père lors de son retour du travail et mon père à simplement dit : « Johanne ne parle plus de cela. » Et c’est tout ce que j’ai eu comme réflexion de Papa.
Nous n’avons plus jamais parlé de cette histoire. Mais dix ans plus tard, Sophie était dans la première page du Journal de Montréal, on l’avait retrouvé morte par pendaison ; mais après vérification, les autorités s’étaient rendu compte que c’était un meurtre déguisé en suicide par son amoureux. J’ai été estomaqué, mes parents et ma famille aussi. Mon histoire vécue, 10 ans auparavant, venait de se réaliser mais sans retour à la vie. Sophie est bien morte par pendaison.
Voici comment mes dons se sont manifestés pour la première fois avec autant d’impact.
Et depuis, les évènements se poursuivent sans presque jamais d’arrêt.