Il y a un début à tout

Il y a un début à tout

 

J’ai perdu ma mère lorsque j’avais 3 ans. Je suis le seizième et dernier de la famille.

J’ai détesté mon père toute ma vie et jusqu’à 20 ans après sa mort. Cette histoire de mon père fera peut-être l’objet d’un futur article.

J’ai été marié pendant 29 ans et nous avons eu deux magnifiques enfants. Après mon divorce, j’ai rencontré Johanne. J’avais 49 ans. Dès la première rencontre, Johanne me précisa qu’elle était spéciale, un peu différente des autres. Je n’en avais rien à foutre et de toute façon je ne saisissais pas trop ce qu’elle essayait de me faire comprendre. Petit à petit, je comprenais le sens du mot spécial. Ses amis et surtout les membres de sa famille avaient souvent des demandes plutôt spécifiques à faire à Johanne du genre : ma fille entre à l’hôpital, est-ce que ça va bien aller?

J’avais beau questionner ma blonde, ses réponses ne me satisfaisaient pas, mais c’était voulu, car Johanne ne voulait pas m’effrayer avec ses dons. Elle voyait bien et surtout elle ressentait que j’avais la chienne devant des phénomènes paranormaux. Elle admettait avoir des dons, mais elle se gardait bien de m’en expliquer les tenants et aboutissants. C’est avec le temps et les petits phénomènes consécutifs qui arrivaient dans notre vie que j’ai fini par comprendre que ma blonde était très spéciale.

Je vous avoue qu’après une quinzaine d’années à ses côtés, je découvre régulièrement des capacités médiumniques insoupçonnées. Je pense qu’elle ne connaît pas elle-même ses limites. La journée où j’ai commencé à croire en sa différence, c’est lorsque je me plaignais de mon torticolis qui m’agaçait au plus haut point. Johanne m’offrit de me l’enlever. J’étais plutôt sceptique et je dirais même incrédule à souhait, mais j’acceptai tout de même son aide. Elle m’imposa ses petites mains chaudes dans le coup quelques deux minutes et me demanda de bouger la tête. Mon torticolis venait de disparaître.

 

 

 

 

Inutile de me faire expliquer sa façon de faire, car elle prétend n’avoir rien fait. J’impose les mains et l’univers décide s’il doit t’enlever ton mal m’expliqua-t’elle. Banal et très simpliste comme explication, mais je dois vivre avec.  À partir de ce moment, je devenais plus attentif à l’entourage de Johanne, à ses façons d’agir et de réagir aussi. Je remarquais qu’elle vivait à sa manière le moment présent. Elle me paraissait lente et peu agile alors qu’elle était dans le moment présent et faisait confiance à l’univers. Demain, pour elle n’existe pas.

Un jour, au début de notre relation, elle me fit la confidence qu’elle ne mourrait pas avant de posséder un ordinateur portable. Le lendemain soir, elle me gronda en voyant un portable sur la table de cuisine. Tu ne m’as pas laissé le temps de le désirer. Les choses devaient se passer hier selon ma philosophie du temps, mais pour Johanne, rien ne presse assez, presque tout peut attendre à demain.

Je commençais une nouvelle vie avec Johanne et j’avais tout à apprendre d’elle. Je la voyais philosophe, psychologue et thérapeute tout à la fois. Je désirais apprendre d’elle.

Robert