Riviera Maya 19 déc.

C’était important aujourd’hui de se lever tôt. Nous allons visiter les pyramides à Chichén Itzá. Johanne vient de se réveiller d’elle-même, il est 7 heures. Nous avons le temps d’aller prendre un bon petit déjeuner avant le départ de notre minibus à 9 heures. Il n’y a aucun intérêt à énumérer ce que nous mangeons. L’intérêt réside dans le fait que nous n’avons jamais rien à préparer et jamais de vaisselles à laver, service compris.

Notre horaire nous permet d’agir sans nous presser. On a préparé nos effets avant le déjeuner, et nous repassons maintenant à la chambre, récupérez nos sacs à dos. Ce rythme nous convient parfaitement.

Tout au long du voyage, nous traversons quelques villages desquels je prends des photos. C’est la même pauvreté partout. Le guide nous confirme que dans ce coin du Mexique, c’est le tourisme qui est la seule industrie. Les arbres de la jungle ne sont pas très hauts. La raison en est simple, le sol ne contient pas plus d’une trentaine de centimètres de terre. Plus profond, c’est de la roche. Impossible de cultiver à grande échelle non plus. Un tracteur aurait vite fait de se détériorer dans cette roche poreuse. Les maisons que nous rencontrons sont fabriquées de bois et de roseaux ou encore, probablement les mieux nantis, de blocs de ciment et de roseaux. Il ne semble pas y avoir de maisons de riches. Les riches sont plutôt concentrés dans les grandes villes comme Cancún.

Nous avons admiré au passage, un petit champ de tequila.

Le but du voyage étant Chichén Itzá, nous y voilà.

 

J’ai appris que Chi signifie bouche

 

                          chén signifie eau

 

                         Itzá signifie sorcière 

L’eau qui sort de la bouche de la sorcière.   

 

Une raison de plus pour attirer Johanne en ces lieux.

Johanne trouve le temps d’échanger une autre fois avec Gus, c’est beau à voir. Il faut dire que depuis le début du voyage, Gus nous suit pas à pas. Non pas que je m’en plains, loin de là, mais j’aimerais bien, comme Jo, le voir à l’occasion. Je dois me contenter de le ressentir. Par moments, je suis surpris de ne pas le voir tellement je le ressens intense. Le plus important est qu’il se tienne près de nous, à nous suivre parfois pas à pas, au risque de nous faire trébucher.

Je suis tenté de comparer le site de Chichén Itzá à un terrain de football autour duquel on trouve une pyramide qui est devenue une des sept merveilles du monde moderne. On y découvre également des vestiges de la vie Maya, comme un genre de colisée en plein air dans lequel on trouve des estrades et un terrain de jeux, des vestiges de ce qui semble être un autel de sacrifices, et même des vestiges de vieilles pyramides.

À regarder, il n’y a pas grand-chose à voir. Après avoir regardé la pyramide principale et l’enclos qui sert de terrain de jeux, on pourrait dire que ce ne sont que des pierres empilées les unes sur les autres. De façon intelligente et avec beaucoup de force et d’adresse c’est certain, mais tout de même des pierres empilées. Mais si l’on s’efforce de se concentrer sur les énergies résiduelles des lieux, c’est une tout autre affaire. À imaginer des Mayas venir sur le site de leur pyramide pour y travailler ou pour se servir de leur savoir en astrologie, on finit par ressentir la mémoire de leurs énergies, de leur présence.

Johanne m’avoue cependant que le site est trop touristique. Les énergies se brouillent au point qu’elle a peine à ressentir la mémoire des énergies des Mayas qui ont vécue ici. Quand la visite guidée s’est terminée tout à l’heure, Johanne et moi en avons profité pour nous retirer un peu de la foule. Assise sur une roche, au pied d’un arbre, Jo se met en contact avec Gus et avec les égrégores (les mémoires d’énergies) des Mayas qui ont jadis vécus ici. Il parait que Gustave peut faire comme Johanne, c’est-à-dire se rappeler et ressentir les énergies des Mayas. Il a même vécu en ces temps anciens parait-il.

Il est évident que Johanne ressent d’une tout autre façon que moi. Malgré les histoires racontées par notre guide, Jo ressent les choses autrement. Elle m’avoue ressentir des sacrifices d’enfants, elle voit des mères en pleurs. Elle ressent également comme si des choses s’étaient passées plus profondément dans le sous-sol. Comme si les Maya avaient vécus à quelques pieds sous le sol que l’on foule. Quoi qu’il en soi, sans connaitre exactement la façon de vivre des Mayas, elle peut au moins garantir que des choses se sont passées en ces lieux. Il y a eu effectivement des présences humaines ici.

Le recueillement de Johanne terminé, il nous reste encore des centaines de tables de vendeurs de souvenirs à explorer. Les vendeurs de souvenirs sont entassés. Les gens derrière les tables semblent très pauvres, mais combien heureux! J’ai l’impression qu’ils nous voient comme des animaux. Ils nous regardent passer devant eux et se sentent protégés par leurs tables remplies de pyramides minuscules et de masques des grands Dieux. Tous ces vendeurs de souvenirs nous regardent sans comprendre notre motivation à dépenser de l’argent qui pour eux, est si difficile à gagner. Je sais maintenant que les Mayas vivent si près de la nature qu’ils ont peine à concevoir que nous puissions être heureux avec tant de valeurs subtiles. Notre recherche du bonheur éphémère doit les faire sourire. Contrairement à beaucoup d’endroits dans le monde, on ne retrouve à peu près pas de souvenirs « Made in Japan » ici. La grande majorité des souvenirs sont fabriqués sur place, à la main, par des gens heureux qui vivent accouplés aux vraies valeurs.

Nous sommes enchanté Johanne, Gus et moi d’avoir visité ces lieux. Ce fut une visite enrichissante et éducative à bien des égards. Encore davantage pour moi que pour les deux autres.

Sur le chemin du retour, le bus s’arrête dans un petit village nommé Mérida. C’est la capitale de l’état du Yucatan. Une ville coloniale que nous visitons en une demi-heure. Autant dire que l’on ne voit rien. Le premier réflexe de Johanne est d’entrer dans l’église. Le confessionnal à aire ouverte m’impressionne avec son éventail vissé dans le mur au-dessus du prêtre. Les Mayas pratiquent la religion catholique, probablement avec plus de ferveur que nous. Nous retrouvons donc des éléments de notre enfance à mille lieues de chez nous.

On visite l’église en vitesse et le parc juste en face. Le peu de temps consacré à la visite de la ville nous donne le goût d’en voir davantage. Peut-être un jour.

Nous revenons à l’hôtel, il est 20 heures trente.

Nous avons une réservation au restaurant « Le Gran Tortuga »

Un restaurant brésilien. Sept sortes de viandes au menu. Les viandes nous sont présentées sur une brochette énorme. Devant nous, directement à notre table, le serveur coupe un morceau de viande de sa brochette démesurée pour la déposer dans notre assiette. La coupe se fait avec dextérité à l’aide d’un sabre aux proportions impressionnantes. Johanne abandonne après trois services. Pour ma part, je demande au serveur de diminuer les quantités à partir du quatrième service. Je ne goûterai jamais le dernier mets. C’est du poisson, mais je suis incapable d’avaler une seule autre bouchée. Délicieux repas et belle fin de soirée.

Comme chaque soir, après souper, nous allons dans le lobby de l’hôtel pour communiquer avec Carl par Facebook, question de lui donner des nouvelles de notre journée.

Gus se couche encore ce soir, tout comme nous d’ailleurs, le cœur rempli de joie.